1. |
Willie
04:10
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Les chiens aboient le train passe
C’est la nuit pas loin de minuit
Les étoiles sont magnifiques le ciel est noir de ce noir bleu que l’on voit
Quand on est triste ou bien joyeux
Les chiens aboient
Et Willie le vieux Willie écrit :
« À toi, ma bouteille de whisky, je lègue ma tristesse et mes ennuis
À toi, ma bouteille de whisky, je lègue mes fuckin’ soucis; j’ai raté ma vie
Ce n’était semble-t-il qu’une question de secondes
Elle tient qu’à un fil notre place dans ce monde
Au détour d’une peine, je me suis égaré
Si loin qu’on se souvienne, ma mémoire est cassée
Mes amours étaient belles, mais tout me les rappelle
Encore le labyrinthe le destin qui m’esquinte
Les chiens aboient le train passe
C’est la nuit pas loin de minuit
Les étoiles sont magnifiques le ciel est noir de ce noir bleu que l’on voit
Quand on est triste ou bien joyeux
Ne soyez pas trop tristes pour la fin de ma piste
Tous mes os me font mal, ils m’attaquent en chacals en combat inégal
Un peuple de démons de fantômes en sommeil
Se cacherait-il au fond de toutes mes bouteilles ?
Je suis si vieux et où sont mes petites vieilles ?
Pour ma part, il me tarde de partir en voyage
Quitter cette famille de terreurs qui fourmillent
Les chiens aboient le train passe
C’est la nuit pas loin de minuit
Les étoiles sont magnifiques le ciel est noir de ce noir bleu que l’on voit
Quand on est triste ou bien joyeux
Au loin les flammes, au loin les flammes, au loin les flammes, au loin les flammes
Au loin les…
Et au vent qui emmènera la fumée de ma cabane en bois
Je lègue ma philosophie et aussi toutes mes idées de génie
Et enfin à toi, le passant qui passera, je te lègue ma Ford Nova
Je te préviens tout de suite : l’amour n’existe pas
Au loin les flammes, au loin les flammes
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2. |
Les flamants roses
04:03
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Sur le chemin de terre ils avaient aligné les corps
Et les vautours faisaient des cercles autour
Dans la cour de l’école on bastonnait les dissidents
Pendant que regardaient en rang les étudiants
Des maisons pleuraient les pères et les mères
Les camions verts transportaient les militaires
Les flamants roses volent dans le ciel encore
Et rien n’arrête l’arrivée de l’aurore
Mmmmm
Mmmmm
Les flamants roses volent dans le ciel encore
Et rien n’arrête l’arrivée de l’aurore
Malgré les morts gisant dans la poussière
Les flamants roses éclatent de lumière
Comme les montagnes s’allument dans le noir
Sous la lueur lunaire dans la neige du soir
Quand les corbeaux se meurent pour un bout de terreur
Les flamants roses s’en vont vers le soleil
Mmmmm
Mmmmm
Les flamants roses volent dans le ciel encore
Et rien n’arrête l’arrivée de l’aurore
Comme ton cœur qui s’envole pareil
Tache de sang sur la terre vermeille
Les flamants roses s’en vont vers le soleil
Vole avec eux mon enfant sans sommeil
Mmmmm
Mmmmm
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3. |
Petit Papillon
03:34
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C’est dans un petit village que grandit la belle fille sage
Plus connue sous le nom de Petit Papillon
Petit Petit Papillon, Petit Petit Papillon
Petit Petit Papillon, comme le temps est long
Petit Papillon pris le train un jour
Un aller sans retour pour suivre son grand amour
C’était un joli blond pas si mauvais garçon
Mais pour le reste plutôt con, comme le temps fut plus long
Dans son petit coqueron, dans son petit bureau
Pour joindre les deux bouts, elle tenait le coup
Mais les blonds sont sans cœur; ils ne donnent pas de fleurs
Et quand ils partent, ils s’enfuient avec toutes les économies
Petit Papillon avait le cœur trop tendre
Décide de se pendre, mais la corde de se fendre
Elle essaie de nouveau, se lance sous les autos
Se réveille dans les canaux, trempée jusqu’aux os
Elle tente l’overdose, une infirmière en rose
La surveille en psychose dans une salle morose
Petit Papillon s’en va chercher la mort
Pour lui dire deux mots : « Donne-moi mon passeport »
Mais dans son sac poubelle, la mort la trouve tellement belle
Qu’elle lui roule une grosse pelle, lui jure un amour éternel :
« Petit Papillon, jamais tu ne mourras
Tu es à moi je suis à toi tu n’as pas le choix »
Petit Papillon se lance vers la mort
Un poignard à la main, douze coups de surin !
- « Tiens, tiens, tiens la mort, tiens, meurs la mort ! »
La mort est un petit papillon qui trouve le temps long
Attendant le prochain wagon, le prochain petit papillon
La mort est un petit papillon qui trouve le temps long
Attendant le prochain wagon, le prochain petit papillon
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4. |
Paradis City
02:48
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Tous les chemins mènent en enfer mais quand tu vois la porte en fer
Il est trop tard pour te refaire; retour au concessionnaire
Toutes les routes meurent sur terre
Les morts ont appris à se taire
Et je cry je cry baby wou À Paradis City à Paradis City
Et je cry je cry baby wou À Paradis City à Paradis City
Tous les chemins mènent en enfer et rien de rien ne t’appartient
Que les couleurs du ciel immense un jour de mai tout recommence
Tendre est la nuit les illusions qui meurent les idées de bonheur
Je suis un voleur d’éternité dans un monde blessé
Et je cry je cry baby wou À Paradis City à Paradis City
Et je cry je cry baby wou À Paradis City à Paradis City
Cours ! Cours !
Court, court le vent remplissant les étranges oranges du temps
Nous sommes les marionnettes du temps qui s’arrête
Tous les chemins mènent en enfer pendant que le cœur dans les airs
S’accroche au sommet des éclairs
Tous les chemins mènent en enfer mais quand tu vois la porte en fer
Il est trop tard pour te refaire; retour au concessionnaire
On ne sait pas le grand mystère
Arrivent les hélicoptères
Et je cry je cry baby wou À Paradis City à Paradis City
Et je cry je cry baby wou À Paradis City à Paradis City
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5. |
Les bateaux
04:17
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Allo allo Oui oui c’est moi Oui oui c’est moi comment ça va oui oui je sais ça fait longtemps là…
Oui oui… Non, je suis dans le coin, je suis revenu, je pensais à toi
Oh non juste prendre des nouvelles… Puis ta fille? … Hein? T’en as deux? Ah ben!
Pis y sont rendus à quel âge? Han? Ta fille est rendue à l’université? A réussit-tu ben?
Non non ça a pas marché à Tahiti…
Hein? T’es pas au courant? On s’est fait pogné… Oui, oui… Deux ans. Ben deux ans moins un jour…
En tout cas… Ça te tente-tu de prendre un café… un thé?
… Tu te rappelles-tu de notre toune?
Ah ben là, là… Non, non… Regarde là… Pleure pas pleure pas
Là je le sais que tu vas pleurer… non pleure pas non non
Regarde… C’est pas grave là… On s’est pété la gueule…
Regarde… Ça aurait fini par mal finir, t’as ben fait… Regarde… Je t’en veux pas,
t’as ben fait de t’en aller…
Regarde… Ça aurait été ben cool que tu donnes des nouvelles, mais bon… On laisse faire.
Regarde… On pouvait pas… C’était trop difficile, trop dangereux. Arrête de chialer, chiale pas… pis le café?
Le voilier est sur le quai; l’océan est sous le vent; nous ne sommes pas partis
Mais nous sommes encore en vie c’est toujours ça de pris
Il est loin le temps où nous rêvions ensemble
Il est loin le temps tellement loin il me semble
La pluie tombe sur le plexi de la cabine en ruine il est bientôt minuit
Le voilier est sur le quai; l’océan est sous le vent; nous ne sommes pas partis
Le voilier est sur le quai; l’océan est sous le vent; nous ne sommes pas partis
Mais nous sommes encore en vie c’est toujours ça de pris c’est toujours ça de pris
Ne regarde pas trop les bateaux
Qui voguent sous la lune étrangement beaux
Ce sont tes rêves tombés à l’eau
Qui continuent de courir sans capitaine ni matelots
Ne regarde pas trop les oiseaux
Qui brillent sous la lune étrangement haut
Ce sont peut-être tes idéaux
Ne regarde pas trop les oiseaux
Ne regarde pas trop les bateaux
Qui brillent sous la lune étrangement haut
Ce sont tes rêves tombés à l’eau
Qui continuent de courir sans capitaine ni matelots
Ne regarde pas trop les oiseaux
Qui sont en retard sur le troupeau
Et qui d’un élan s’élancent vers l’hiver
Ne contemple pas trop les oiseaux solitaires
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6. |
Feuille au vent
01:53
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Je ne me rappelle plus quand ni depuis combien de temps j’erre au gré des éléments
Je ne me rappelle plus quand ni depuis combien de temps je suis une feuille au vent
En marchant sous la lune noire, j’ai vu le Désespoir soudain
Tenant pas la main Espoir, enfant du destin
Squelette incertain et horrible vaurien, ils allaient sur le chemin
- « Il fera beau demain » - « Moi, je ne m’attends à rien »
- « On est bien tous les deux, on pourrait être heureux… »
Je les suivais sans bruit jusqu’à ce que j’oublie; je suis un chien sous la pluie
Je ne me rappelle plus quand ni depuis combien de temps j’erre au gré des éléments
Je me souviens vaguement une branche, un parc et puis un banc
Je me balance lentement, j’erre au gré des éléments
Je me balance lentement Je suis une feuille au vent
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7. |
Voyageur
03:23
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Sombre est ta solitude, voyageur, pauvre guerrier sans peur
Dans la gare de nulle part tu attends ton prochain départ
Où elle n’y sera pas celle que tu cherches et qui n’existe pas
Et qui n’existe pas
« Nous étions heureux
Tous les deux», disaient les amoureux
Et toujours le temps passe, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse?
C’est la mort qui grimace, c’est la mort qui grimace !
Sombre est ta solitude, voyageur, pauvre guerrier sans peur
À travers la vitre embuée tu vois le paysage qui défile
Les poteaux de téléphone et les fils et enfin les champs de blé qui te prennent à rêver
Qui te prennent à rêver
Te rappelles-tu la table en fleurs, ta mère et tes sœurs,
Ton père et son déshonneur?
Sombre est ta solitude, voyageur, comme tu pleures, pauvre déserteur
Et soudain tu sens la douleur, et soudain tu sens ton cœur
Il ne te reste plus que quelques heures, voyageur, bientôt tu meurs, bientôt tu meurs
Après-demain comme avant-hier tout retourne à la poussière
Et ne subsiste que le destin de tes passages dans les trains
De ton visage et du sien de tes pas sur les chemins
Dors tranquille, ce n’est rien, juste un voyage juste un peu plus loin
« Nous étions heureux
Tous les deux », disaient les amoureux
Et toujours le temps passe, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse?
Tu vois la mort en face, c’est la vie qui grimace!
Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles
Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles
Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles
Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles
« Nous étions… »
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8. |
Retour à la maison
03:05
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Encore un départ d’une institution
Un centre de réadaptation j’ai l’impression
D’avoir toujours été un malade à soigner
Le petit lit défait, la table de chevet, je suis allé trop loin
Retour à la maison
Seul, si seul j’ai froid j’ai peur
Comme j’ai mal passent les heures
Accepter ou devenir fou
Casser tout mais j’ai tant fait de mal
À Lui qui avait planté un arbre dans l’entrée malgré tout
Retour à la maison Comme le temps est long
Je revois ma silhouette sans gloire saoule sur les trottoirs
Alcoolique ou narcomane il y a quelqu’un qui rit dans mon cerveau en panne
Et je prie, la paix n’a pas de prix, comme le ciel est gris, comme le temps est gris
Retour à la maison dans le taxi où tu souris
Retour à la maison…
Que dire de plus une maladie un défaut de fabrication à quoi bon
On m’assure qu’il y a encore de l’espoir je veux tellement y croire je veux tellement y croire
Mais mon âme est si noire, mais mon âme est si noire
Retour à la maison, retour à la maison
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9. |
Le roi se meurt
02:52
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Quand la douceur et les pleurs
Auront effacé ma douleur
Je ferai ce que me dictera mon cœur
Dit le prince au roi qui lui demandait s’il ferait honneur à la cour en pleurs
Car le roi se meurt car le roi se meurt car le roi se meurt
J’irais bien en ville mais je parts tranquille dit le roi quand il entendit ceci
Et le roi s’en fut retourner la terre et le roi n’est plus qu’un grain de poussière
Qu’un autre univers
Et le roi s’en fut retourner la terre et le roi n’est plus qu’un grain de poussière
Un autre univers
Et le roi s’en fut retourner la terre et le roi n’est plus dans notre univers
Un grain de poussière….
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10. |
Zone zéro
02:49
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Je bois du vin
Je tue le temps perdu
À boire le vin
De l’amour éperdu
Il est trop tard, mon miroir, et je ne peux rien faire
Car le chemin derrière, c’est le mien
Je bois du vin Je tue le temps perdu
C’est le destin Des fous et des pendus
De trop vouloir ce qu’on n’aurait pas su
Si on était resté sagement chez soi
Monde parfait je ne te cherche plus
Et j’ai cassé le miroir en morceaux
Et ce sourire qui me sert de tombeau
Zone zéro l’endroit où tu pleures et tu penses que tu ris
Zone zéro l’endroit où tu pleures et tu penses que tu ris
Zone zéro où t’as peur et tu penses que tu pries
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